Article 2012/2013 pour Vernier Actualités

Voici 6 ans qu’EduSaT poursuit son œuvre caritative à travers les frontières. Soutenant à l’origine des projets humanitaires au Burundi (Afrique), notre association basée à Vernier a commencé depuis peu à étendre son engagement à de nouveaux pays : le Ghana et, tout dernièrement, le Brésil.

Une crèche à São Salvador

Trois de nos membres se sont rendus en septembre dernier dans cet immense pays d’Amérique du Sud afin de s'informer d'un projet d'aide à la population d’une favela de São Salvador de Bahia ; car si le Brésil montre aujourd’hui un développement économique important avec l’émergence d’une classe moyenne, il n’y reste pas moins une disparité des conditions de vie frappante. Nos représentants ont ainsi constaté l’insalubrité et l’insécurité des favelas : structures en piètre état, peu ou pas d’hygiène, conflits entre gangs de la drogue - dont les balles perdues sont une menace réelle -, et foyers détruits par de fréquentes violences sexuelles sont le quotidien des habitants.

Une communauté de moines franciscains établie sur place depuis deux ans se propose, pour remédier à la situation, de construire une crèche – première étape d’un processus de développement de l’éducation locale, de la prime enfance à la formation professionnelle. Celle-ci apporterait aux enfants de la favela, en plus d’une éducation, un refuge et un confort propices à leur épanouissement. C’est en effet avec l'émergence d'une génération saine et éduquée que la favela pourra saisir sa chance et sortir du cercle vicieux et violent de la drogue et de la criminalité. EduSaT soutient financièrement ce projet et va accompagner sa réalisation.

 

Rappel des projets

Au cours des six années de son existence – grâce à la générosité de communes genevoises et de particuliers – EduSaT a pu mener à bien les quelques projets suivants :

  • École primaire de Mugirampeke (2007-2008, 6 classes)

  • Achèvement du dortoir des filles au lycée de Gatara (2009)

  • Centre de Santé de Kibaribari (2009-2010, infirmerie, maternité, éducation à la santé)

  • Participation – pour les 2/3 – à la création d’un Centre de l’Enseignement des Métiers à Nyabiraba (2011, atelier de couture, salle de classe, salle de vente, bureau)

Les projets ci-dessus ont tous été réalisés au Burundi – dont sont originaires une partie de nos membres – dans les provinces du nord du pays : Ngozi et Kayanza. Le C.E.M de Nyabiraba se trouve à proximité de Gitega, l’ancienne capitale située au centre du pays.

Un projet de soutien à un lycée technique existant est en cours de réalisation dans la banlieue de Kumasi, au Ghana. EduSaT participe à la construction de latrines de conception écologique pour le SVTI (Spiritan Technical Vocational Institute) d’Adankwame. Ces latrines permettent le compostage naturel des déjections humaines.

Il serait souhaitable – et nous en avons pris conscience lors de nos séjours répétés au Burundi – que l’engagement humanitaire soit conçu comme une action sur le long terme, accompagnée d’une présence plus ou moins permanente sur le terrain. Dans les faits, EduSat est une petite association qui regroupe une vingtaine de membres. Ni nos moyens ni nos compétences ne nous permettent d’adhérer à cet idéal, et les réalisations ont été placées dans les mains de structures nationales ou locales – ministères de tutelle ou, dans le cas du CEM de Nyabiraba, confié à la congrégation religieuse initiatrice du projet.

Malgré ces limitations, nous nous sommes efforcés de maintenir le contact avec les autorités locales : trois visites ont été effectuées en janvier 2012, à Nyabiraba, à Kibaribari et à Mugirampeke. Ces visites nous ont montré que les réalisations correspondaient à un réel besoin et fonctionnaient de manière satisfaisante, tenu compte des difficultés financières de la République du Burundi.

« Ouverture culturelle » avec le projet de capoeira à Itapua

Un projet d’une nouvelle dimension, parraîné par EduSaT, est actuellement en cours d’élaboration. En parallèle avec celui de la crèche à Salvador de Bahia, le projet Itapua résulte d'une réflexion sur le rôle qu'ont, dans l'aide humanitaire, les échanges culturels.

La jeunesse de Salvador fait face à un dilemme : pour se faire une place, pour trouver le sentiment d’appartenance à un groupe social, les jeunes n’ont guère que le choix de rejoindre un des nombreux gangs de la ville, importants pourvoyeurs d’emploi dans ces quartiers imprégnés des effets d’une longue misère économique et morale. C’est en partie le résultat de la corruption qui sévit en amont, dans les administrations.

Dans le quartier d’Itapua, un petit centre sportif abritant entre autres un groupe de capoeira (danse martiale brésilienne) avait été mis en place par l’administration et son fonctionnement assuré pendant un court nombre d’années. Puis ce centre s’est vu privé de ses ressources, et les moniteurs, désormais non rémunérés, ont choisi de maintenir l’enseignement et de continuer à offrir à leur jeunes des activités éducatives et constructives, éloignées des attractions fallacieuses de la rue. Malgré leur bonne volonté, ces professeurs déplorent le désintérêt progressif de la population pour les arts.

Une petite équipe de musiciennes et musiciens, dont trois membres d’EduSaT, prévoit ainsi d’aller à Salvador pour partager la flamme de l’expression artistique. En mettant en commun passions, connaissances et compétences propres, chacun apprendra de l’autre et contribuera à revaloriser l’art au sein de la société. Pour amorcer contact et échanges, il est prévu de rénover en commun les locaux de capoeira, dont l’entretien a été laissé de côté faute de moyens.

Un nouveau souffle pour 2013

EduSaT a récemment vu ses effectifs augmenter avec l’arrivée de membres plus jeunes. Notre association a justement besoin de dynamisme, qu’apporteront les nouvelles idées surgies de ces esprits enthousiastes, et d’une plus grande variété d’opinions, qui confèrera aux projets une meilleure stabilité. Il est par ailleurs important d’entendre la jeune génération sur les problèmes qu’étudie EduSaT, puisque la majorité d’entre eux concernent l’éducation scolaire ou la formation professionnelle. Nous espérons aussi que ce nouvel apport fera mieux connaître l’association, et qu’il permettra de sensibiliser davantage la population de Genève.

 

 

 

 

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