Burundi 27 mars - 2 avril 2010

En hommage à Brigitte SAID-CRETTOL

Brigitte SAID-CRETTOLMa soeur Brigitte était, comme moi, membre fondateur d'EduSaT. Elle s'est dévouée comme secrétaire de l'association pendant plusieurs années, jusqu'à ce que les progrès d'une grave maladie apparue en 2008 la forcent à se défaire de cette charge. EduSaT doit ses premiers succès en grande partie au travail, à l'enthousiasme et au savoir-faire de Brigitte. Son décès à la fin d'août 2009 a affligé les membres de l'association, dont plusieurs étaient de ses amis chers et fidèles.

Brigitte avait deux frères et une soeur. Quand les membres d'EduSaT ont proposé de dédier le centre de santé de Kibaribari (Burundi) à la mémoire de Brigitte, ma soeur Myriam a voulu accompagner la délégation d'EduSaT qui prendrait part à l'inauguration. Celle-ci ayant été avancée à notre surprise en raison de l'approche d'une longue période d'élections au Burundi, nous avons réservé, elle et moi, des places dans les rares vols encore disponibles pour la période de Pâques.

24 heures pour ... Bujumbura

Nous sommes donc partis le 26 mars, ma soeur Myriam et moi, pour un voyage aux multiples escales qui devait nous amener en 24 heures à Bujumbura. Escales donc de plusieurs heures au Caire et à Addis-Abbeba, et une escale technique d'à peine une heure à Nairobi.

Malgré la longueur du voyage, nous avons supporté sans trop de mal le manque de sommeil et nous retrouvons avec plaisir les amis qui sont venus nous accueillir à l'aéroport : Colona, qui a préparé nos déplacements et l'Abbé Liboire, qui sera notre hôte et chauffeur pendant une partie de notre séjour.

Gatara et Kibaribari

Lycée de Gatara - le dortoir des filles

Clôture et dortoirAnnexe et dortoir

C'est dimanche, et nous sommes à la saison des pluies. Le Lycée est déserté en raison de la grève générale des enseignants qui réclament le paiement d'arriérés de salaire promis par le gouvernement depuis au moins une année. Nous avons donc pu nous promener sur le site et dans les locaux du lycée sans craindre de déranger.

A l'intérieur de la clôture se trouve une petite annexe (voir ci-dessus) qui abritera une permanence de conseil aux élèves et une chambre de malade.

Frère Aloys pose (voir ci-dessous) dans le dortoir des filles. La citerne qui se trouve à l'arrière du dortoir a été financée par EduSaT. Le talus qui longe le dortoir sous le terrain de la paroisse aurait besoin d'un mur de soutènement, l'érosion à la saison des pluies cause souci.

Frère Aloys au dortoir des fillesCiterne du dortoir des fillesAffaissement du talus

 

Inauguration du centre de santé

Dédié à Brigitte SAID-cRETTOLCerntre de Santé - bâtiment principal et maternité

Le lundi, le temps s'annonce clément et nous partons pour Kibaribari. Des hautes personnalités sont annoncées - l'Épouse du Président de la République présidera à l'inauguration, accompagnée des ministres de l'Intérieur,  de la Santé et de la Solidarité. Sont présents le Médecin Provincial et l'Administrateur Communal, qui voit en ce jour l'aboutissement de ses efforts et des nôtres. En attendant l'arrivée des personnalités, nous faisons une visite sommaire des lieux.

Citerne - distribution d'eau couranteToilettesChambre malades
ci-dessus, la citerne est surélevée pour permettre la distribution d'eau dans les bâtimentsci-dessus, toilettes avec lavaboci-dessus, une chambre de malades
Inventaire 1er jour

Colona

  • à gauche, le personnel procède à l'inventaire
  • ci-dessus Colona et le médecin provincial
  • à droite, la salle d'athlète qui sert également de salle d'instruction pour les différentes activité d'éducations de la population

Salle d'attente

 

Après une attente longuette sous le soleil de midi, les illustres visiteurs arrivent et la cérémonie d'inauguration peut commencer : on coupe le ruban, on prononce les discours de circonstance interrompus par les productions des tambourinaires et des différents groupes de chant et danse présents.

DansesAllocution de la Première Dame de la République

 

La journée s'est terminée par un repas auquel la commune de Gatara nous avait conviés.

Le centre est opérationnel et a reçu ses premiers patients le lendemain.

 

Musenyi et Mugirampeke

Rizières au fond de la valléeL'inauguration a eu lieu le lundi, et le mardi nous sommes en route pour Musenyi, où nous voulons visiter un projet terminé en 2008 et discuter de problèmes non résolus. Environ 4 heures de déplacement pour aller de Gatara à Musenyi sous un temps plutôt clément.

Le curé Pierre-Claver nous accueille à Musenyi avec une bonhomie toute italienne - il a passé de longues années à Rome et dans l'Italie du nord.

Visite en classe

 

 

 

 

 

 

Dès que possible, nous partons pour Mugirampeke, une colline à l'écart du gros village qu'est le centre administratif de Musenyi. Un village qui jouit depuis environ une année d' une couverture de réseau cellulaire mais qui attend toujours un raccordement au réseau électrique. Pour de larges régions du Burundi, le Christ s'est arrêté avant de s'engager sur les pistes qui mènent au village...

En dépit de la grève des enseignants, nous y trouvons des écoliers qui ont entrepris de nettoyer l'école. Il faut dire que lors d'une visite inopinée un membre d'EduSaT avait trouvé les classes sales (de la boue de la saison des pluies) et les latrines dans un état inquiétant. Nous avions annoncé notre visite. en parlant des problèmes relevés, et la commune a fait le nécessaire - au moins pour cette fois. Nous remercions et félicitons les élèves et soulignons la nécessité d'effectuer ces travaux régulièrement - l'hygiène étant la base de la santé.

La directrice de l'école n'étant pas sur place, nous répétons notre message au maître responsable qui est son remplaçant.

À l'administration communale

Citerne réalisée en collaboration avec EduSaT (Suisse) et le soutien financier des communes de Genève et Meyrin (Suisse)Mercredi nous avons rendez-vous à 10h avec l'administrateur Pierre-Claver à son bureau. Le premier problème que nous abordons est celui des livres - du maître et de l'étudiant - payés en avril 2009 et qui n'ont pas trouvé le chemin de l'école de Mugirampeke, au dire des enseignants. Les explications de l'ancien directeur étant confuses, nous avons contacté le directeur de l'enseignement provincial, Monsieur Constantin, et l'avons prié de bien vouloir tirer cette affaire au clair, en sa qualité de supérieur hiérarchique. Un rapport nous a été promis.

Le deuxième sujet que nous abordons est celui des citernes, ou de l'urgence de mettre en service les deux citernes construites. Les vagues allégations qu'il ne reste vraiment plus beaucoup à faire ne nous satisfaisant pas, nous avons cherché à contacter le responsable local de REGIDESO pour pouvoir chiffrer le coût de la mise en service. Ce responsable (Ildephonse)  n'étant pas joignable, l'administrateur a contacté son supérieur direct au niveau provincial à Ngozi, lui demandant d'essayer de son côté de contacter son subordonné.

A l'école primaire de Mugirampeke

Puis nous nous sommes mis en route pour l'école de Mugirampeke, où les deux hommes de REGIDESO nous ont rejoints en fin de matinée.

Dans le bureau de direction

Myriam, Pierre-Claver et la directrice dans le bureau de direction

Lin (et Ildephonse) établissent le devis

Lin et Ildephonse, après le relevé près des citernes, établissent le devis de
mise en service des citernes

A l'école, nous avons parlé du problème des livres à la directrice et lui avons remis une copie de la quittance en notre possession, listant les ouvrages devant être livrés. La directrice nous a dit qu'elle ferait un inventaire du stock et rédigerait un rapport.

Les représentants de REGIDESO, qui sont arrivés entre-temps, ont relevé prés de chaque citerne les fournitures nécessaires à la mise en service et rédigé un devis au pied levé. Il ressort de l'état des lieux fait à cette occasion que les fonds restants ne suffiront pas à la mise en service et à la construction d'une citerne de 10'000 litres, en dépit des promesses données. Un devis pour la construction d'une citerne de 5'000 litres, tenant compte des matériaux de construction déja acquis, sera établi en temps opportun.

En soirée, le curé de Musenyi qui fêtait ses 40 ans de sacerdoce nous a invités à la fête du jubllé. Nous y avons retrouvé Déo-guide, un ingénieur agronome et neveu du curé, rencontré la première fois en 2004 au Bénin, exilé Burundais ayant fui "les troubles". C'était notre toute première opération en Afrique - avant la création d'EduSaT Nous y étions allés à trois : Marina, Brigitte et Roger.

En touristes à Bujumbura

Nous sommes retournés vers Bujumbura le jeudi, passés de main à main par nos aimables et indéfectibles curés Pierre-Claver et Liboire. Nous y retrouvons Colona et son mari Isaïe, et Tharcisse qui nous offre sa généreuse hospitalité. Pour nous livrer sans fausse honte aux délices d'une douche tiède. Visite de courtoisie auprès du Ministre de l'Intérieur, qui nous accueille brièvement. Nous passons une agréable soirée avec Colona et Isaïe dans un petit pavillon qu'une lampe discrète protège des moustiques.

Matinée consacrée à l'achat de souvenirs, et puis c'est le moment de quitter nos amis ....

A l'apéro - Colona Isaie Myriam et Tharcisse, notre hote

A l'apéro : Colona, Isaïe, Myriam et Tharcisse, notre hôte

Les rives du Tanganyika

Bujumbura au loin, sur les rives du lac Tanganyika

 

Retour en Suisse

Un retour qu'on s'imaginait sans grandes surprises, l'itinéraire était connu, les halles de transit explorées. Mais l'imprévu guettait et nous a gentiment occupés durant la nuit que nous avions à passer à Addis-Abbeba. Nos bagages n'avaient pas été enregistrés pour Genève à notre départ de Bujumbura, il a donc fallu - et le personnel de l'aéroport a été extrêmement serviable - les faire récupérer et enregistrer. Puis faire une déclaration de perte de bagage, parce qu'un de ces sacs de voyage n'était pas arrivé.

Le Caire, longue halte sans surprise, sans même avoir la tête bourdonnante de sommeil. Genève, le froid, laisser les sandales pour des chaussures fermées, démarches pour ce bagage perdu, une amie nous accueille : Marina.

Oui, tout est bien allé.

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