Impressions de voyage - janvier 2008

Qui suis-je - toubab, jovo, umuzungu ?

Divagations d'un Suisse en pays étranger.

Autant de noms pour désigner les visages pâles - au Sénégal, au Bénin ou au Burundi.

Je ne prétends pas à l'expérience de l'Afrique pour ces quatre ou cinq petits mois de séjour étalés sur plusieurs années. Même s'ils se sont largement faits hors des circuits touristiques, mes voyages m'ont rarement plongé "jusqu'au cou" dans la population d'un pays. Le Burundi était encore en crise plus ou moins ouverte il y a peu, et la sollicitude de mes amis burundais ne permettait pas que je voyage sans accompagnement.

Ce qui n'a pas empêché que je me retrouve à l'occasion paralysé  au centre d'un impressionant essaim d'écoliers - piégé par la curiosité et les sourires de cette multitude.  Essayez-donc de visiter tranquillement la place du marché à Musenyi, quand votre peau éclate d'une blancheur insolente aux yeux des habitants ... le directeur de l'école m'avait escorté d'autorité.

La langue reste un obstacle à l'immersion, même si le français permet de communiquer avec les personnes qui ont été à l'école. La langue et la culture, plus que la couleur de la peau, font la séparation. 

Mon ami Eddy, le caméraman congolais vivant à Bruxelles,se sentait aussi étranger que moi lors de nos rencontres à Bujumbura ou à Musenyi. Ce qui m'a semblé pour le moins paradoxal. Qu'est-ce qui fait d'un homme un africain ou un européen ?